Histoire
En 2016, l'association E.P.B.E a commandé un état des lieux du vieux bourg auprès de M. Denis Boullanger, architecte du patrimoine. Cette étude a révélé une certaine richesse patrimoniale marquée par l'histoire agricole et artisanale d'Eysines.
• Texte de l'analyse urbaine du bourg d'Eysines (cliquer ici pour voir le PDF)
• Cartes de l'analyse urbaine du bourg d'Eysines (cliquer ici pour voir le PDF)
Le présent au passé
Eysines ? Vous avez dit Eysines ? Un alignement de maisons démodées, avenue de la Libération, tout juste bonnes à faire des parkings et des voies élargies ? Des groupements désordonnés de logis qui, comme la tour de Pise, penchent vers la route et résistent malencontreusement à l’alignement qu’on voudrait imposer? Se confondant avec ces constructions rustiques et ces quartiers dépourvus jusqu’à peu près toute centralité, des noms en gascon – pouah, du patois ! - qu’il serait bon d’effacer, et vite ? De vieux débris, des restes humides, de piteux machins tout juste bons à démolir comme le bourdieu du Cheval blanc ? NON!
Consentons plutôt à y voir des constructions soignées et même élégantes, pour certaines très belles comme le relève l’Architecte des Bâtiments de France… Plus encore, admettons-le : aussi solides que ces murs, robuste et bien vivant, voilà notre passé, tout proche, tout chaud, et même brûlant. Incrustées dans la pierre, le torchis ou l’adobe, ce sont nos vies, nos histoires, celles de notre cité, de ceux qui nous ont précédés il y a peu à la même place et pour certains, celles de nos familles. Les destins de tous et avec notre passé, nous-mêmes.
Article le présent au passé N°1 : La famille Patté a habité plusieurs maisons à Eysines, du Bourg à Cantinolles. Albert Patté en retrace l'histoire. (cliquer ici pour voir l'article en entier au format PDF)
Article le présent au passé N°2 : Au May-du-Merle, Aladin Miqueau, maire d'Eysines pendant trois mandats, son frère puis sa fille ont habité un ensemble situé entre la rue Parmentier et la rue Aladin Miqueau.la famille Baudon-Ladevèze y a travaillé, comme le raconte Denise Ladevèze-Praud. (cliquer ici pour voir l'article en entier au format PDF)
Article le présent au passé N°3 : La famille Pérey, au début de la Première guerre mondiale, déménage du Bourg au Vigean, comme l'indiquent les lettres et reçues par le soldat Pérey. (cliquer ici pour voir l'article en entier au format PDF)
Article le présent au passé N°4 : En face de l'école de garçon et de l'ancienne Mairie, une belle maison fait le coin, où Mathilde Dupin, veuve, tient un des cafés restaurants d'Eysines jusqu'en 1926. (cliquer ici pour voir l'article en entier au format PDF)
Les souvenirs d'Eysines de Jacques Ellul en 1920
Jacques Ellul (1912-1994) était un grand intellectuel, historien du droit, sociologue et théologien, défenseur engagé de l’écologie. Il vivait à PESSAC.
Dans un ouvrage « Bordeaux, je me souviens » paru en 1993 il évoquait ses souvenirs d’Eysines. Il écrivait : « Nous achetions presque tout aux ambulants. Il y avait celui qui passait tous les deux jours, avec sa charrette à cheval, apportant les fruits et les légumes qu’il allait chercher chez les maraîchers d’Eysines, et qui, bien entendu, étaient d’une fraîcheur que l’on ne connaît plus ! » « Ceci dit j’allais où je voulais et j’avais deux lieux de prédilection. D’abord, puisque j’ai déjà cité ce nom, les « marais « d’Eysines cette commune comportant, en effet, d’une part les jardins maraîchers, d’autre part une région non cultivée, non remblayée, et qui était restée plus ou moins marécageuse. Non pas, certes, marécage bien dangereux, mais des étendues de fausse prairie, en réalité d’eau et de vase recouvertes d’un tapis vert. Il y avait là de multiples découvertes pour un garçon contemplatif et imaginatif ! Le marais était d’ailleurs entrecoupé par des petits canaux (que je prenais pour des ruisseaux et qui pouvaient bien être un début de drainage). J’étais capable de rester un après-midi entier à considérer la vie qui régnait dans ces petits cours d’eau, solitaire et méditatif. Je n’avais besoin d’aucun camarde, puisqu’il n’y avait rien à dire ni à faire, seulement contempler de petits poissons de multiples couleurs, ou les agiles argyronectes et les voraces dytiques ! Je revenais le soir par la rue Mandron, hanté par la poésie de ces lieux qui palpitait en moi, mais que je ne savais pas exprimer »
Jacques ELLUL, in Bordeaux, je me souviens, » CRL d’Aquitaine/la mémoire de Bordeaux/ville de Bordeaux, 1993, p 53-54 et 56,57

